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LA PAROLE A CHRISTIANE LAMBERT, PRESIDENTE DE LA COPA

#LYCEEARMANDDAVID#CHRISTIANELAMBERT
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1. Christiane Lambert - Agricultrice, vous êtes une femme engagée dans le principal syndicat agricole français, la FNSEA que vous avez présidé. Que signifie pour vous la notion d'engagement et quels en ont été les ressorts vous concernant ?

J'ai été déléguée de classe, capitaine de l'équipe de handball, responsable chez les jeunes agriculteurs de mon canton puis du département et de la région. Naturellement je me suis ensuite engagée à la FDSEA, puis au niveau régional et national également.

Au contact des autres, dans la participation aux réunions, on apprend beaucoup. C’est gratifiant et on progresse dans la compréhension de la complexité des enjeux.

Dans le monde agricole, les nombreuses organisations ont été pensées, créées par des agriculteurs pour répondre à des besoins et sont sous statuts mutualistes, gérées par des agriculteurs, qu'il s'agisse de banques, des assureurs, de la mutualité sociale agricole, des coopératives, des CUMA, du service de remplacement, des groupements employeurs....

Cette multitude d'hommes et de femmes engagés est un socle solide de représentation pour porter et défendre les intérêts des agriculteurs. Tous ont envie d'agir pour plus de proximité d'écoute et de réactivité

2. L'agriculture française est comme les agricultures européennes à la croisée des chemins. Les défis majeurs à relever comme la transition agroécologique sont-ils compatibles avec une souveraineté alimentaire nécessaire ?

Rarement l'agriculture n'a été autant attendue !

C'est important d'être attendu et ce sont des perspectives positives pour les agriculteurs et leurs partenaires d'amont et d'aval.

Depuis le COVID en 2020, l'importance de la production agricole pour l’alimentation est enfin reconnue. L'invasion de l'Ukraine par la Russie et le blocage des flux commerciaux qui a suivi ont mis en évidence nos dépendances en céréales, oléagineux, mais aussi en énergie, engrais, matériaux rares....

Chaque pays réfléchit davantage à sa souveraineté c'est-à-dire sa capacité à garantir l'approvisionnement alimentaire et énergétique de sa population

L’équation se complique avec le changement climatique qui multiplie les aléas (gel, sécheresse, grêle, canicule...) et fragilise les rendements agricoles. Nous travaillons à ciel ouvert, nos entreprises n’ont pas de toit et sommes très exposés.

Tous les secteurs sont engagés dans la réduction des gaz à effet de serre, qu'il s'agisse du transport, du logement, de l'industrie... En agriculture, les transitions ont été engagées mais doivent être accélérées avec l'accélération des événements climatiques extrêmes, tout en maintenant la production pour garantir la sécurité alimentaire de notre pays et plus largement contribuer aux équilibres alimentaires mondiaux.

Et je suis persuadée qu'il est possible de concilier la production alimentaire en quantité et qualité et la lutte contre le changement climatique, la décarbonatation.

L'agriculture est d'ailleurs reconnue comme secteur de solutions avec la biomasse, les biomatériaux, les biocarburants et bien sûr la diminution des gaz à effet de serre par nos adaptations de pratiques et le stockage du carbone dans les sols, qu'il s'agisse des prairies, des cultures ou des forêts. Nous avons besoin d’innovations à notre disposition pour réussir à relever les nombreux défis.

3. Si vous aviez un(des) message(s) à transmettre aux jeunes et peut-être à ceux de l'enseignement agricole, quel(s) serai(en)t-il(s) ?

Sensibilisés aux enjeux du climat, de plus en plus en recherche de métiers de sens, les jeunes ont aujourd'hui des boulevards pour s'engager professionnellement !

Nous avons besoin de bâtisseurs enthousiastes dans les exploitations, les entreprises de transformation, de conseils, de recherche.... 40 % des agriculteurs seront en âge de prendre la retraite dans les 10 ans qui viennent :  il y a de très belles fermes qui cherchent des candidats, on vous attend !

Partout au bord des routes fleurissent des panneaux : « ici,on recrute » dans de très nombreux domaines ! Alors oui, si vous avez l'envie d'entreprendre, d'agir dans un métier épanouissant, le secteur agricole offre plus de 100 métiers différents. Il y en a forcément un qui répond à vos souhaits personnels et professionnels !