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LA PAROLE A...PLANTU - DESSINATEUR DE PRESSE ET CARICATURISTE FRANCAIS

#PLANTU
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1. Un dessin de presse par jour : une contrainte ou un défi ? 

J'ai toujours pensé que le travail du dessinateur de Presse ressemblait à celui d’un lycéen ou d’un collégien : je n’ai pas affaire à des professeurs mais à des journalistes, à des rédacteurs-en-chef et c’est un peu pareil: Ils vont jeter un coup d’œil sur mes propositions de dessins et ils vont donner leur avis et cela ne me choque pas. J’ai besoin de leur regard critique. Je suis non seulement «noté» par les journalistes mais aussi par les lectrices et les lecteurs. Quand je dis « noté » évidemment j’exagère mais j’ai toujours le sentiment qu’il faut que je sois dans l’esprit et la culture des gens auxquels je m’adresse, même si de temps en temps je fais des dessins qui ne vont pas dans le sens supposé du lectorat. Cela s’appelle se battre pour une opinion. Par exemple quand je défends les Palestiniens pour qu’ils aient un État, je sais que je ne plais pas à tout le monde.

Cela dit, cela ne veut pas dire que je devrais dessiner tout ce qui me passe par la tête. J’aime mon journal comme j’aime ma famille : avec des journalistes on peut se disputer comme on peut très bien se discuter en famille à propos par exemple de la vaccination : cela s’appelle créer le débat

Et enfin pour rester sur le parallèle ÉCOLE et JOURNALISME, le fait de réaliser un dessin chaque jour est une contrainte comme celle d’être jugée tous les jours par ses professeurs : la contrainte fait partie de la vie et, comme au judo, il faut transformer cette contrainte a un geste positif. À ma grande surprise quelques fois il y a des sujets que je dois réaliser sur l’actualité et dans un premier temps je pense ne pas être capable de faire le dessin et puis… Ô miracle… une idée me vient et celle-ci ne serait jamais venue s’il n’y avait pas eu la contrainte de départ.

2. Un dessin qui fait rire ou interpelle est-ce votre voie, voix pour que la pédagogie l’emporte sur la barbarie ? 

ll est très facile pour un dessinateur de mettre de l’huile sur le feu. Le caricaturiste est aussi un journaliste; avec cette différence c’est que du journaliste, on attend de lui qu’il soit objectif (ce qui n’est pas toujours le cas…) alors que le dessinateur de presse revendique d’avoir une position totalement subjective : c’est assumé , c’est signé.

Et quand on fait des dessins à la une d’un grand journal qui s’adresse à des lecteurs de gauche et de droite, il faut savoir prendre ses responsabilités. Cela veut dire qu’il ne faut pas forcément affadirent son opinion mais il faut aussi savoir que le dessin publié peut humilier tel ou tel alors que ce n’était pas le but de départ : cela s’appelle un malentendu. Et là-dessus les réseaux sociaux ne peuvent qu’aggraver les choses car ils sont souvent utilisés par des internautes qui mettent en cause le dessinateur ou non de prise de position qui est anonyme. Lui, le dessinateur, au moins il signe son dessin .

3. Quand avez-vous le sentiment qu’un dessin va toucher sa cible ?

C'est souvent une surprise car le Dessinateur est un artiste et quelques fois il ne sait pas forcément où il met les pieds. Quand j’ai fait ce dessin pour défendre les dessinateurs danois, j'étais à Atlanta aux États-Unis et j’ai fait ce dessin dans une chambre d’hôtel et quand je suis revenu à Paris en France j’ai compris que ce dessin avait fait le tour de la planète. J’ai compris qu’il correspondait à l’attente des gens qui voulaient réagir à l’interdit.Et plus récemment quand j’ai fait ce dessin sur mes premiers pas, j’ai été surpris de voir à quel point il avait touché électrices et les lecteurs.

4. Si vous aviez un message à transmettre aux jeunes…sous forme d’un dessin