Arrivé à la tête de l’ambassade française en 2018, David Martinon a pu partager aux élèves son rôle et ses missions quotidiennes en tant qu’ambassadeur : représenter et promouvoir la défense des intérêts français, gérer les situations de crises, assurer le respect de la responsabilité morale et humanitaire des ressortissants français et appliquer des politiques de protection. Le métier de diplomate en Afghanistan c’est “essayer de construire malgré le pire”.
Pour expliquer la situation politique du pays, David Martinon a fait un retour sur son histoire. L’Afghanistan est un grand pays cependant il ne bénéficie pas d’ouverture sur la mer lui conférant une position confinée au sein du continent asiatique. L'Afghanistan à connu des phases politiques importantes dans son histoire : en 1989 le communisme, de 1992 à 1996 une guerre civile avec la prise au pouvoir par les Talibans et en 2002 une intervention armée de l’OTAN pour tenter de stabiliser le pays avec le déploiement des forces armées américaines, britanniques et françaises. Aujourd’hui encore, l'Afghanistan reste appelé “le cimetière des empires” qu’il est “facile à envahir mais difficile à quitter”.
Depuis son arrivée en 2018, David Martinon à du faire face à un peuple épuisé et à une unité nationale bafouée…. Il a mis en place des élections présidentielles dans une démarche démocratique mais cette dernière à été volée avec des résultats illégitimes…
David Martinon à pu partager ses belles réussites notamment avec la création d’une presse indépendante centre asiatique et à introduit les femmes dans les ministères et la société civile (ONG).
La multiplication des attentats l'a amené à prendre une décision forte : quitter le pays et sécuriser les employés français et afghans, leurs familles et les ressortissants français. En 2002 la France à pu évacuer près de 9000 personnes du pays. A ce jour, l’ambassade est re localisée à Paris mais des diplomates français basés à Doha tentent de dialoguer avec Kaboul “pour éviter le pire”.
Il a interpellé nos élèves en leur délivrant un témoignage fort sur la situation politique actuelle en Afghanistan marquée par l’application de la charia, politique de violation des droits de l’homme et de la femme.
En effet, les femmes et jeunes filles afghanes ne peuvent pas s’exprimer, travailler et aller à l’école.
Les élèves ont pu poser diverses questions à l’ambassadeur : Était-ce votre choix d'être ambassadeur dans ce pays ? Avez-vous des bons souvenirs de l’Afghanistan ? Comment sont perçus les étrangers en Afghanistan ?
Ses réponses ont laissé place au discours d’un homme passionné par ce pays, par son peuple et gardant les bons souvenirs malgré cette situation chaotique… “Quand je me baladais dans les rues sous surveillance, je garderai toujours le souvenir de ces jeunes filles très sérieuses et apprêtées en uniforme pour aller à l’école, je ressentais leurs rêves et l’importance de l’école pour les aider à les réaliser.”.
Ce témoignage unique s’est clôturé par des messages forts délivrés à nos élèves : “si un sujet vous intéresse, continuez d’approfondir vos connaissances car tout ce que vous apprenez, vous servira dans la vie. En matière agricole il y a beaucoup à faire, vos filières et métiers sont fondamentaux pour l’avenir !”
Merci à David Martinon pour ce témoignage rempli de sincérité. Cet échange aura ouvert un nouveau regard sur le monde qui nous entoure. Une lueur d’espoir raisonne tout de même en lui avec cette phrase qu’il aura partagé avec les élèves : “c’est dans la nuit qu’il est beau de croire à la lumière”. Edmond Rostand.
Un grand merci !
“S’ouvrir au champ des possibles”